On ne peint pas sans risque surtout lorsque l'on se frotte aux forces obscures de l'imaginaire. C'est cependant l'inévitable nécessité intérieure qui nourrit cette peinture et donne à voir ces espaces enfouis Et bien que jaillissant sous une palette colorée ils nous parlent de la tragédie humaine.

Née en 1955 Fiora Trembowicz est une autodidacte. Elle dit faire feu de tout bois,(peinture,sculpture land- art...) et reste à l'écoute de son désir intérieur qui ,comme une horloge rythme le fil de sa vie. Elle s'est d'abord intéressée à la détresse humaine à travers un parcours en psychiatrie pendant presque 20 ans auprès de patients psychotiques et animait un atelier d' Art Thérapie. Cette expérience lui a permis de comprendre que la folie n'a de pathologique que la douleur qu'elle engendre et la solitude dans laquelle elle plonge celui qui s'y trouve confronté.

Fiora Trembowicz tente inlassablement de mettre à jour une part du mystère de la condition humaine,non pas pour apporter des réponses qui pourraient figer la pensée dans la matière mais plutôt tenter de donner du sens à ce temps défini qu'est la vie sur cette planète.

Et si tout n'est que rythme, cadre, répétition, qu'il soit alors possible d'inventer un monde parallèle dans lequel on reste le héros de ses cauchemars ,faisant la part belle à un happy end. Alors oui la couleur devient là le vecteur indispensable pour transmettre un message :

" c'est avec sérieux qu'il faut s'amuser de notre incarnation ! "